Au sens premier du terme, un pool bancaire est un groupement de plusieurs banques constitué pour partager le financement d’un projet ou la restructuration d’une dette bancaire.
En pratique, les pools bancaires formalisés ne sont que très rarement mis en œuvre sur le marché des PME jusqu’à 5 à 6 M€ de chiffre d’affaires, ou alors en cas de difficultés. Dans ce dernier cas, il est imposé par les banques et la Banque Publique d’Investissement (BPI France) est le plus souvent associée au dossier.
Pourtant, toute PME (et même TPE) a intérêt à travailler avec plusieurs banques et à appliquer de manière spontanée un certain nombre des règles prévalant dans les pools bancaires.
Avoir plusieurs banques
par souci d’indépendance et de
sécurité
Si dans les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) et dans les PME importantes, il y a toujours plusieurs banques, c’est beaucoup moins le cas dans les TPE où l’entrepreneur, par simplicité et méconnaissance des risques qu’il prend, a en règle générale une seule banque.
Pire, c’est souvent la même banque qui gère les comptes de l’entreprise et les comptes privés des dirigeants, voire ceux de toute la famille.
En cas de difficultés de l’entreprise, c’est alors tout l’édifice qui peut s’écrouler.
Par ailleurs, selon le type de banque, le turn-over des conseillers peut être important et le départ d’un chargé d’affaires peut entrainer une dégradation des relations personnelles qui se sont tissées entre le chef d’entreprise et son interlocuteur bancaire.
Enfin et même si le risque est faible, il existe un risque de défaillance de toute banque, la crise de 2008 nous l’a appris. Ce qui constitue un motif complémentaire pour diversifier ses sources de financement et ses placements.
Par conséquent, la première raison qui doit pousser un chef d’entreprise à avoir plusieurs banques et distinctes idéalement à titre professionnel et personnel est l’indépendance et la sécurisation de ses avoirs financiers.
Avoir plusieurs banques pour faciliter les accords de crédit
Comme la plupart des êtres humains, les banquiers n’aiment pas le risque.
Leur premier risque est bien évidemment lié aux prêts consentis à la clientèle. Ce risque est perçu d’autant plus fortement par les banques, que les marges pratiquées sur les taux de prêts sont actuellement extrêmement faibles.
Et pourtant le crédit est un « mal nécessaire » pour les banques, si elles veulent conserver leurs clients et en capter de nouveaux.
L’évolution de la réglementation bancaire (bale III) exigeant de leur part un niveau de fonds propres de plus en plus important en proportion des crédits consentis, pour limiter leur risque de défaillance en cas de nouvelle crise financière, elles sont de plus en plus enclines à partager les crédits accordés aux entreprises.
En partageant vos demandes de financement entre plusieurs banques vous aurez plus de facilités à obtenir un accord et à de meilleures conditions de taux et de garanties …
Combien de banques une entreprise doit-elle avoir ?
En pratique, nous vous conseillons d’avoir au moins deux banques pour les raisons précédemment indiquées.
Si votre chiffre d’affaires dépasse 1,5 M€ ou si vos besoins de crédit sont importants, il vous faudra trois ou quatre banques.
La recherche de l’uniformisation des conditions ne doit pas être la règle dans un fonctionnement à plusieurs banques.
Au contraire, il y a lieu de prendre le meilleur dans les offres de chacune.
Dans tous les cas, n’oubliez jamais que la qualité du contact établie avec vos conseillers compte au moins pour 50% dans la réussite des relations entre vos banques et votre entreprise.
Attachez donc beaucoup d’importance à nouer et conserver de bonnes relations avec vos chargés d’affaires en les rencontrant régulièrement et en les tenant informés de l’évolution de votre entreprise.
Nos prochains articles seront consacrés aux questions suivantes :
- Quelles banques choisir pour son entreprise ?
- Comment répartir les flux et crédits entre ses banques ?
- Quand et comment communiquer avec ses banques ?
- Que peut-on négocier avec sa banque et comment s’y prendre ?
Pour plus d’informations et un approfondissement de tous ces thèmes, nous vous recommandons la lecture du « Guide Pratique des RELATIONS BANQUES-ENTREPRISE » paru en 2011 aux éditions Eyrolles, rédigé par notre équipe de consultants.
1 Commentaire. En écrire un nouveau
Merci pour cet article et pour cette vision que je partage tout à fait.
Le banquier a besoin de répartir son risque et il n’est plus hostile à le partager avec un autre de ses confrères. Il accueille d’ailleurs cette idée avec beaucoup de sagesse.
Enfin entretenir de bons contacts avec son Banquier est tout aussi important que ceux que l’on doit entretenir avec tous ses partenaires et acteurs de l’entreprise (clients, collaborateurs, fournisseurS….).
En ce qui me concerne j’attache beaucoup d’importance à partager avec le mien mes visions stratégiques (comme je peu le faire avec mon expert comptable ou mon conseiller) et l’informer de la vie de l’entreprise régulièrement.
Laurent GARNIER
Dirigeant Fondateur iDeMa